Le temple de Wat Phra Singh
Le temple le plus vénéré de Chiang Mai est dominé par un immense wihãan (sanctuaire) orné de mosaïque incrustée. Les somptueux édifices monastiques et le parc parfaitement entretenu, émaillé de stands de café et de pavillons de massage, donnent toute la mesure de la prospérité du temple. Les pèlerins y affluent pour rendre hommage à la célèbre statue du Bouddha nommée Phra Singh (Bouddha Lion), conservée dans le Wihan Lai Kham, une petite chapelle située juste au sud du chedi (stupa), au fond du parc.
Cette statue, qui aurait été ramenée du Sri Lanka, fut consacrée en 1367. La chapelle, tout aussi remarquable, présente des pignons aux nagas (serpents mythiques) dorés et, à l’intérieur, des lai·krahm (décalques à l’or).
Si le Phra Singh fait l’objet d’une profonde vénération, on sait peu de chose de cette statue, qui rappelle davantage les idoles du nord de la Thaïlande que les statues du Bouddha sri lankais. Pour ajouter au mystère, il existe 2 statues quasi identiques ailleurs en Thaïlande : l’une est conservée au Musée national de Bangkok, l’autre dans le Wat Phra Mahathat Woramahawihan, à Nakhon Si Thammarat. Quelle que soit sa provenance, le Phra Singh est aujourd’hui au cœur des célébrations religieuses de Songkran (Nouvel An thaï).
Dans le parc du monastère, remarquez la bibliothèque du temple, aménagée dans le Ho Trai, un pavillon surélevé en stuc et teck, décoré d’anges en bas-relief, dans le style du Wat Jet Yot, lui-même orné de bas-reliefs en stuc de deva (esprits bouddhiques angéliques). Le chedi principal du temple, doté d’une base octogonale de style Lanna classique, fut érigé par le roi Pa Yo en 1345 ; les fidèles l’enveloppent souvent de bandes de tissu safran en signe de dévotion.